Pratiques de production du sorghum : conditions pédologiques et climatiques requises et préparation de la parcelle
Conditions pédologiques requises
Le sorgho à grains peut être cultivé sur différents sols.
Le sorghum donne un meilleur rendement sur les sols limoneux épais, fertiles et bien drainés. Il tolère cependant assez bien un sol peu épais et des conditions de sécheresse.
La culture du sorghum donne aussi de bons résultats sur des sols argileux, argilo-limoneux ou sablo-limoneux.
Pour optimiser le rendement, il est important que les sols soient fertiles et bien drainés. Les sols avec une texture argilo-limoneuse ou limoneuse, ayant une bonne capacité de rétention de l’eau, conviennent le mieux à la culture du sorghum.
Le sorgho à grains tolère mieux les sols humides que la plupart des plantes à grains.
Le sorghum cultivé sur des sols épais, perméables et bien drainés développe normalement un vaste système racinaire.
Les racines des plantes adultes peuvent pénétrer dans un sol idéal jusqu’à 120-180 cm en profondeur.
Les conditions pédologiques comme un niveau d’humidité excessivement élevé ou bas, ou encore, une semelle dure et compacte, peuvent sévèrement restreindre le développement des racines.
Le sorghum a une tolérance au sel modérée – un peu moins que le blé, mais plus que le maïs.
Il pousse bien dans un sol au pH de 6.0-8.5, étant donné qu’il supporte une salinité et une alcalinité importantes.
Le sorghum est sensible à la toxicité de l’aluminium et les sols avec une saturation acide de plus de 20% peuvent poser problème.
Champ de sorghum infesté de Striga
Il faut éviter les sols gravement infestés de mauvaise herbe Striga.
En Inde, dans des conditions tropicales et sub-tropicales, le sorghum est essentiellement cultivé sur des sols légers rouges de texture sablonneuse, alluviaux et côtiers-alluviaux, ainsi que sur des sols mixtes noirs et rouges et des sols noirs moyens. Le sorghum est aussi cultivé sur des sols limoneux épais et sur des sols sablonneux et caillouteux peu fertiles contenant peu de matière organique, mais les rendements sont alors bas.
Conditions climatiques requises
Le sorghum peut être cultivé dans des conditions écologiques très diverses et peut même donner de bons rendements dans des conditions défavorables de sécheresse et de hautes températures.
Les points rouges indiquent les endroits où l’on cultive le sorghumLe sorghum est généralement cultivé entre les latitudes 40° N et 40° S, dans les pays chauds et secs présentant un environnement semi-aride typique.
Le sorghum a besoin de chaleur, mais il peut être cultivé dans des conditions variées. Il est aussi très largement cultivé dans les régions tempérées et à des altitudes atteignant les 2300 m dans les tropiques. Il peut supporter de hautes températures durant tout son cycle, bien mieux que n’importe quelle autre plante.
Pour une bonne croissance, le sorghum requiert une température de 26 à 30° C. La température minimum pour la germination des graines de sorghum est de 7 à 10° C.
Les graines de sorghum germent mal et ne poussent pas bien dans un sol frais. Semer avant que le sol n’atteigne une température de 35° C peut résulter en une levée et une croissance des plantules faibles.
Le sorghum est mieux adapté à des régions ayant un niveau annuel de précipitations de 45 à 65 cm. Bien que le sorghum s’adapte bien à de bons apports en eau, c’est néanmoins une des plantes les plus résistantes à la sécheresse, ce qui contribue à lui conserver sa popularité dans les régions où la météo est imprévisible.
La capacité du sorghum à pousser dans des environnements plus secs est due à un certain nombre de caractéristiques physiologiques et morphologiques :
- Il produit de nombreuses racines comparé aux autres céréales ;
- Il a une surface foliaire réduite, ce qui limite la perte en eau par transpiration ;
- Il peut rester en état de dormance en temps de sécheresse et reprendre sa croissance lorsque les conditions sont plus favorables ;
- Les parties de la plante au-dessus du sol ne poussent qu’une fois que le système racinaire est bien établi ;
- Les feuilles sont recouvertes d’une couche cireuse et ont la capacité de s’enrouler sur elle-même pendant la sécheresse, réduisant ainsi efficacement la transpiration ;
- Il rivalise bien avec les mauvaises herbes.
Préparation de la parcelle
Les objectifs de préparation de la parcelle sont basés sur les principes suivant :
1. Elimination et lutte contre les plantes indésirables comme les repousses spontanées et les mauvaises herbes, ce afin de réduire la compétition avec la plante principale.
2. Créer des conditions favorables à l’ensemencement, permettant la germination, la levée et un bon développement de la plante.
3. Maintenir la fertilité et la productivité à long terme en préservant la matière organique du sol et en évitant l’érosion.
4. Casser les horizons indurés ou les couches compactes pour augmenter l’infiltration de l’eau dans le sol et éviter l’érosion.
5. Faciliter le mélange dans le sol des fertilisants, des amendements calcaires ou des produits agro-chimiques.
6. Incorporer les résidus organiques et agricoles.
Préparer la parcelle à temps permet de semer à temps, ce qui garantit un bon rendement. La préparation de la parcelle doit garantir que tous les résidus de récolte, les repousses spontanées et les mauvaises herbes ont été enfouies. Le labour d’été a l’avantage de détruire les graines des mauvaises herbes, les insectes en hibernation et les organismes pathogènes en les exposant à la chaleur de l’été. Le labour initial doit être effectué à un niveau d’humidité optimum pour obtenir un bon ameublissement. Il faut éviter un excès d’humidité.
Le nombre et la profondeur des labours dépendent de la densité des mauvaises herbes. Pour les cultures de saison des pluies, avec des pluies commençant vers mai juin, la parcelle est labourée une à deux fois pour obtenir un bon ameublissement. Chaque labour doit être suivit d’un hersage pour réduire la taille des mottes. Après le premier labour, les labours et hersages suivant sont effectués lorsque la teneur en eau des mottes s’est réduite. Il faut minimiser le nombre de labours pour réduire les coûts de culture.
Les opérations de travail du sol doivent être répétées juste après germination des mauvaises herbes. Lorsque le sol est très infesté par des mauvaises herbes pérennes comme Cynodon ou Cyperus, un labour profond est requis. La teneur en eau est un élément crucial dans la bonne préparation des lits de semence et est essentiel à une implantation réussie.
La préparation de la parcelle dépend du système d’ensemencement.
En culture de sorghum, il y a trois systèmes d’ensemencement :
1. Semis sur une surface plane, ou
2. en utilisant le système de billons et sillons, ou
3. le système de planches larges et sillons.
Chaîne attachée au cadre de bois d’une charrue pour aplanir le terrain
Si l’ensemencement se fait sur une surface plane, la parcelle doit être aplanie après le dernier labour en utilisant un niveleur rattaché à un tracteur ou tiré par des bœufs.
Avec le système de billons et sillons, les billons sont formés avec une charrue à billons à traction animale ou rattachée à un tracteur.
Charrue butteuse à tracteur
Billons et sillon
Charrue à billons en fer à traction animale
Charrue à billons en bois à traction animale
Charrue butteuse à traction animaleLes planches larges et sillons sont formés par une charrue butteuse à traction animale, montée sur un porte-outil polyvalent (ex : Tropicultor ou Agribar) ou par des outils avec butteurs tirés par un tracteur.
Formation de planches larges et de sillons avec un AgribarPour former une planche de 1,2 mètre de large, deux butteurs peuvent être attaché à une barre porte-outils. Une distance de 1,5 mètre sépare le centre d’un sillon du centre du sillon suivant. Les sillons doivent être d’une profondeur de 15 cm ou plus.
Après formation des planches et des sillons, le dessus des planches est lissé et aplani à l’aide d’une chaîne attachée au cadre de bois d’une charrue ou à l’aide d’un niveleur à cadre de bois rattaché à une barre porte-outils.
Le système de planches larges et sillons comporte de nombreux avantages par rapport au semis à plat. Ces avantages sont :
- Permet de mieux drainer l’excès d’eau dans le champ et le sol ;
- Apporte une meilleure aération du sol pour la croissance de la plante ;
- Apporte une meilleure conservation in situ de l’humidité ;
- Rend le désherbage et la récolte mécanique plus faciles.
Contenu essentiellement basé sur la traduction française de l'article agropedia suivant :
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